Découvrez l'histoire deAntoinette

  • 68 ans
  • Wallonie picarde
Des alternatives sont possibles

Maman de quatre enfants aujourd’hui devenus grands, Antoinette Duvivier s’est tournée vers le bio pour faire face à d’importants problèmes de santé. Une prise de conscience qui l’a amenée à repenser son alimentation en profondeur, avant de devenir un véritable fil conducteur pour une vie plus saine.

En plein cœur du Pays des Collines, entre Tournai et Lille, il n’est pas rare de croiser Antoinette en vélo, passée rendre visite à un producteur local pour s’approvisionner ou au supermarché bio le plus proche,  une façon évidente de prendre soin de soi pour cette expatriée du Brabant wallon, qui qualifie son déménagement en Wallonie picarde, en pleine crise COVID, de « grande chance ». C’est que depuis son cancer de l’intestin grêle, la vie à la campagne semble lui sourire, la conséquence selon elle du choix conscient de passer à une alimentation raisonnée.

Curieuse de naissance, Antoinette s’est toujours passionnée pour les savoirs alternatifs, comme l’ésotérisme et l’astrologie. Une nature qui n’est pas étrangère à sa nouvelle manière de s’alimenter, qui vise à compléter au mieux les progrès de la médecine traditionnelle : « J’approche de la septantaine. Pour rester en bonne santé, je fais attention à ce que je mets dans la machine, c’est-à-dire à la nourriture que j’ingurgite ». Un bon sens auquel Antoinette a d’ailleurs rallié son mari, vétérinaire, qui apporte ses connaissances et sa rigueur à la sexagénaire. « Il m’a tout de suite suivie, car il avait aussi des problèmes de santé. Et comme c’est un scientifique, il a même cherché de manière plus pointue que moi, qui n’ai pas nécessairement le background ».

 

CHACUN SON TRUC

Au menu des changements quotidiens initiés par le couple : la chasse aux produits transformés, pour s’inscrire au plus proche de ce que la nature a à offrir. Pas de soda, plus de charcuterie, un minimum de café et uniquement du vin rouge de temps en temps.

 

« On vise l’alimentation la plus saine possible.
La nature est merveilleuse, autant lui faire confiance
 ».

 

Un bienfait pour le corps, mais aussi pour le palais. « Gustativement parlant, il y a vraiment une différence. Si je compare une tomate de grande surface avec ce qui pousse dans mon jardin, c’est le jour et la nuit. Elles sont plus fermes et plus goutues. Idem, pour les courgettes », se réjouit celle qui s’est lancée il y a un peu plus d’un an dans la permaculture, qu’elle qualifie de beau chemin d’apprentissage de la patience. « C’est beaucoup plus complexe que ce que j’imaginais, mais c’est très gai. Il faut réapprendre le rythme de la nature. Beaucoup de gens gagneraient à mieux le connaitre ».

 

De là à jouer les donneuses de leçons, il y a un pas qu’Antoinette refuse de franchir, chacun étant libre de faire ce qui lui plait.

 

« Je ne suis pas quelqu’un d’extrême. On vit dans un monde
où il y a encore peu de bio, et je respecte les choix des autres
»

 

Et Antoinette de tordre le cou à certaines idées reçues qui ont la peau dure. « Le problème, c’est que les gens qui consomment bio ont la réputation d’être des personnes bornées qui estiment avoir toujours raison. À titre personnel, je pense effectivement qu’ils ont raison, mais je ne cherche pas à l’imposer aux autres ».

RAYON D'ACTION

Pour se fournir, Antoinette privilégie autant que faire se peut les producteurs bio de la région, où elle se rend à bicyclette lorsque c’est possible, même si celle-ci reconnait que ce n’est pas simple tous les jours. « Se rendre chez les producteurs, c’est très bien, mais la plupart du temps, ils sont dans les champs ! » Il faut donc jongler avec les horaires des uns et des autres, ce qui se traduit parfois par des trajets à rallonge, ce que regrette Antoinette. « Le vélo, ce n’est pas toujours possible et quand on multiplie les chapelles, on finit par faire beaucoup de route. Un tour entre plusieurs fermes, ça fait vite 40 kilomètres, ce qui n’est ni bon pour l’environnement, ni pour le portefeuille ». Une barrière qui n’empêche pas celle-ci d’avoir ses adresses coup de cœur, comme la Ferme de Rigaudière, à Frasnes-lez-Anvaing, ou encore la Ferme Bio Agro-écologique Vescheure, à Pipaix.

Toujours dans une démarche écoresponsable, Antoinette réalise elle-même quelques produits ménagers et des produits de beauté: « Je m’efforce d’agir de manière cohérente. Je conçois mes propres soins corporels et je m’efforce de faire de même pour la poudre à lessiver. J’évite aussi tout ce qui n’est pas recyclable, mais ce n’est pas toujours possible.».

Des petits gestes parfois plein de charme, comme quand Antoinette décide de diner à la bougie avec son mari, par souci d’économie d’énergie. « Je fais mon rôle de colibri. Je suis une personne qui met son grain de sable. C’est en agissant ensemble qu’on aidera la planète ».