Le bio
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Les pesticides : un danger invisible

Les pesticides utilisés par les professionnels, dont les agriculteurs, persistent dans l’environnement et nous entourent. Ils se retrouvent dans le sol, les eaux, mais aussi dans notre corps. Une étude récente réalisée en Wallonie (Jacques et al.,2021) a mis en évidence que 93% des personnes sondées de moins de 40 ans présentaient des traces de pesticides dans leurs urines, qu'il s'agisse d'adultes ou d'enfants (et nouveau-nés). L’origine de pesticides dans nos corps provient notamment de notre alimentation avec l’ingestion d’aliments présentant des résidus de pesticides. Depuis de nombreuses pesticides ont été retirés du marché en Europe à cause de leur dangerosité pour la santé humaine. En 2021, l’Inserm, Institut Français de la Santé, a publié son rapport « Expertise collective : Pesticides et effets sur la santé – Nouvelles données ». Cette étude, basée sur plus de 5300 documents scientifiques récents, a mis en évidence une présomption* de lien entre l'exposition aux pesticides et l'apparition de diverses pathologies. Le rapport souligne les dangers de l'exposition prolongée aux pesticides, non seulement pour les agriculteurs, mais aussi pour les riverains et les consommateurs.

* Il reste toujours difficile d’identifier un lien direct entre pesticides et maladies, notamment du fait que l’origine des maladies est multi facteurs (Alimentation, environnement, génétique, stress…). C’est pourquoi ils parlent de présomption.

Moins de pesticides, moins de risques

De par la proscription des pesticides chimiques de synthèse dans la réglementation bio (RUE 2018/848), les aliments bio contiennent significativement moins de résidus de pesticides*. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a révélé que près de 45% des échantillons alimentaires conventionnels contiennent des traces de pesticides chimiques de syntèse, contre seulement 13% pour les produits bio. En optant pour le bio, le risque d’exposition à ces substances potentiellement dangereuses est donc drastiquement diminué.

Des recherches récentes montrent que les personnes privilégiant une alimentation bio bénéficient d'une meilleure santé, avec un taux de cancer réduit de 25 % comparé à celles consommant des aliments conventionnels. Ce constat est particulièrement marqué pour le cancer du sein après la ménopause, avec une diminution du risque de 34 %, ainsi que pour les lymphomes, où le risque est réduit de 75 % à 85 %.

A contrario, il a été noté une augmentation de 30 % du risque d'obésité et une hausse de 20 % des risques de diabète de type 2 et d'accidents vasculaires cérébraux chez les consommateurs d'aliments traités avec des pesticides.

* Pourquoi peut-on trouver des traces de résidus ? il s’agit le plus souvent de contaminations accidentelles. Cela peut être lié à des pratiques anciennes (avant que la parcelle ne soit en bio). Par exemple : En août 2024, des courgettes bio wallonnes ont été rappelées en raison de présence de résidus d’un pesticide chimique (Heptachlore), interdit pourtant depuis de 1978. Ce pesticide fait partie des polluants organiques persistants (POP). Le producteur a lui-même fait faire l’analyse de ses légumes suite à la demande de son acheteur et a prévenu l’AFSCA, et son organisme de contrôle. Il s’agit d’une conséquence d’anciennes pratiques agricoles (datant de plusieurs générations avant l’agriculteur bio en question) qui n’est en rien liée aux pratiques actuelles. La simple présence de ce pesticide sur les produits (bio ou non bio) les rend impropres à la consommation (le lot de courgettes a été détruit).

Une meilleure valeur nutritionnelle

Les aliments bio sont souvent plus riches en nutriments essentiels. Une méta-analyse basée sur 343 études a démontré que les fruits, légumes et céréales bio contiennent davantage de polyphénols, des antioxydants qui jouent un rôle crucial dans la prévention des maladies cardiovasculaires. De plus, les vitamines sont principalement concentrées dans la peau des fruits et légumes. Par exemple, une pomme non pelée contient jusqu'à trois fois plus de vitamines qu'une pomme pelée. En optant pour une pomme bio, vous n’avez plus à l’éplucher et vous pouvez profiter de toutes ses vitamines !

Et les produits d’origine animale ?

Les produits laitiers et la viande bio présentent également des avantages nutritionnels. Parce que l’herbe contient des oméga3, les animaux herbivores élevés en agriculture biologique, , produisent du lait et de la viande plus riches en acides gras oméga-3, bénéfiques pour la santé cardiovasculaire et le développement cérébral. Le rapport oméga-6/oméga-3 est plus favorable dans ces produits bio, contribuant ainsi à une alimentation plus équilibrée .

Réduction des risques liés aux additifs

Les produits transformés bio contiennent beaucoup moins d'additifs. Sur les 330 additifs autorisés dans les produits alimentaires en Europe, seuls 57 sont permis dans les produits bio.  Les additifs nocifs comme les exhausteurs de goût, les édulcorants de synthèse, et les colorants artificiels sont strictement limités en bio. Ces additifs sont limités dans leur usage, et pour un groupe de produits. Choisir un produit transformé bio, c’est vous assurer que ses ingrédients sont bio, qu’il contient 83% d’additif en moins, aucune nanoparticule, aucun arôme artificiel et aucun OGM.

En fin de compte, la consommation de produits biologiques représente un choix judicieux pour celles et ceux qui souhaitent optimiser leur bien-être et prévenir diverses pathologies. Les bénéfices de manger bio offrent des arguments convaincants pour intégrer ces produits dans notre quotidien.

Sources :

  • Jacques A., Pirard C., Hoet P., Ruttens A., Maggi P., Ruthy I., Charlier C., Haufroid V., Demaegdt H., Cheyns K., Champon L., Remy S. BioMonitoring Humain Wallon BMH-Wal, détermination des valeurs de référence pour la population wallonne, phase 1 : nouveau-nés, adolescents et adultes 20-39 ans. Institut Scientifique de Service Public (ISSeP). Septembre 2021. 58p. Rapport RP1-RAP-21-01804.
  • Pesticides et effets sur la santé : Nouvelles données. Collection Expertise collective. s.l. : Montrouge : EDP Sciences, 2021.
  • Les chiffres du bio 2023, Biowallonie et Apaq-W