Découvrez l'histoire deAnouschka

  • 57 ans
  • Gives

Pour Anouschka, le bio est plus qu’un mode de vie, c’est le mode de consommation qui a rythmé sa vie entière, elle et ses frères et sœurs ayant été nourris aux légumes du jardin et autres « bons produits » et ayant tout naturellement gardé ces bonnes habitudes à l’âge adulte.

« À la maison, on a grandi en voyant maman cultiver son jardin sans pesticides, avec du fumier de cheval en guise de fertilisant, et on a toujours mangé les légumes qu’elle récoltait » se souvient Anouschka. Pour qui cultiver son propre lopin de terre une fois partie du domicile familial s’est avéré être l’évidence même. Et si, il y a quelques années, des douleurs persistantes l’ont forcée à arrêter de mettre les mains au jardin, elle n’en a pas perdu ses bonnes habitudes alimentaires pour autant. Au contraire, même : ainsi qu’elle l’assure dans un éclat de rire, elle consomme « tout bio, sauf le papier toilette ». Un choix qui s’est imposé pour celle qui a « été éduquée dans le respect des bons produits, sans pesticides ni autres additifs dangereux dedans. Je mange bio depuis toujours, et je ne compte pas changer de régime ». Et tant pis si son mode de vie est associé à certains clichés persistants qui ont le don d’agacer cette maman de deux enfants.

 

SE SOIGNER PAR L'ASSIETTE

« Dans l’esprit des gens, le bio a une connotation plutôt négative, parce qu’il est associé au cliché des bobos écolos bien-pensants qui se croient supérieurs aux autres » regrette Anouschka. Pour qui la réalité est toute autre : « Cela veut dire manger naturel pour préserver sa santé et ne pas avaler tous les produits dangereux qu’on ajoute au moindre aliment. Je ne vois pas l’utilité de tous les pesticides qu’on nous a imposés : opter pour le bio, c’est manger naturel, comme on le faisait avant l’apparition de tous ces produits sur le marché » pointe encore celle pour qui local et bio vont main dans la main. Même s’il ne s’agirait pas d’oublier que « pour certains produits, on n’a pas vraiment d’autre choix que de les acheter en provenance de l’étranger, mais c’est une manière de soutenir les producteurs de là-bas aussi ». Une démarche qui tient à cœur à celle qui préfère de loin rendre visite aux petits producteurs de sa région plutôt que d’aller en grande surface, même bio.

 

« Avec la crise actuelle, certaines personnes font le choix d’acheter des produits de moins bonne qualité mais vendus à prix cassés, ce qui rend la situation difficile pour les maraîchers et les producteurs »

 

Et ce alors même que selon Anouschka, chaque euro investi dans un mode de vie bio en vaut largement la peine. « Avec mes frères et sœurs, on n’est presque jamais malades, comme mes enfants d’ailleurs. On s’est toujours nourris de bons produits, et ça nous évite clairement d’aller chez le médecin à tout bout de champ et de gober les médicaments comme des bonbons. Je le vois bien dans mon entourage : les personnes qui n'ont pas le même mode de vie que nous sont tout le temps malades. À la maison, il n’y a ni bonbons ni soda, et c’est évident que quand on a une nourriture de qualité, on a une santé beaucoup plus solide ».

LE JUSTE PRIX

Et ce n’est pas là le seul avantage : « C’est agréable de savoir que mon mode de consommation me fait du bien, mais en fait aussi aux autres. Je ne peux pas concevoir qu’on maltraite les animaux ou les gens dans la chaîne de production : c’est impensable pour moi de ne penser qu’à moi et de manger de la viande qui vient d’un animal qui a passé sa vie dans un box de trois mètres carrés sans herbe. Le label bio me rassure, je sais que tant les êtres humains que la nature et les animaux ont été respectés ».

Raison pour laquelle, si ça ne tenait qu’à Anouschka, tout le monde consommerait comme elle. « On devrait tous manger comme ça, et ça pourrait même être rendu obligatoire tant ça fait du bien à tout le monde. En tissant un réseau de petits producteurs, le bio recrée de la vie dans des villages où avant, il y avait un petit boucher, un boulanger et un maraîcher plutôt que des grandes surfaces » souligne encore notre consom’actrice. Qui, en attendant que cette image d’Épinal (re)devienne réalité, incite à se poser les bonnes questions : « Une fois qu’on est habitué à manger bio, c’est plus difficile de manger des produits qui ne le sont pas parce qu’ils ont moins de saveur, leur goût est plus uniforme.

Peut-être que manger bio nécessite de faire différentes enseignes, mais quand on voit le temps qu’on économise ailleurs quand on consomme des bons produits, ça le vaut entièrement ». Tout comme l’éventuelle différence de budget : « On nous a habitués à manger des produits ultra bon marché parce que la grande distribution exploitait l’environnement, les animaux et les producteurs pour nous les vendre à prix cassés. Il est temps de réaliser que ce que certains considèrent comme cher est le coût réel pour consommer des produits de qualité ». Et d’en savourer chaque bouchée.