Découvrez l'histoire deBenjamin

  • 41 ans
  • Informaticien
  • Namur
Le bio, c’est prendre le temps
de faire les choses

Initié dès le plus jeune âge aux joies du jardinage par ses grands-parents gaumais, c’est dans la petite Provence belge que Benjamin a appris le goût des bonnes choses. Une philosophie de la patience et une proximité avec la nature qui ne l’ont jamais vraiment quitté et que le jeune homme s’attache aujourd’hui à retrouver dans sa consommation de produits bio et locaux.

EXODE RURAL

« À la campagne, tout le monde avait un potager. Pour moi, c’était normal, j’ai baigné là-dedans toute mon enfance avant de partir à Bruxelles pour mes études. Puis je suis resté en ville pour travailler et comme je n’avais plus de potager à disposition, je me suis naturellement tourné vers les produits bio, plus proches de ce que je connaissais ». Une démarche qui s’explique avant tout par une recherche de goût, à laquelle se sont progressivement ajoutées une prise de conscience et une envie de reprendre le contrôle de sa propre existence, surtout depuis le COVID.

 

« Je mange peu de viande et le bio était pour moi l’occasion de retrouver des légumes de saison et de qualité, parce qu’une tomate de grande surface en hiver, ce n’est vraiment pas très bon ».

 

D’occasionnel, le bio devient progressivement un réflexe quotidien, tandis que Benjamin questionne activement ce qui entre dans son assiette. « Dans les campagnes, tout le monde faisait son jardin, sans nécessairement prêter attention aux intrants. Les citadins, en revanche, y sont davantage conscientisés ».

À Bruxelles, Benjamin arpente les petits marchés, qu’il préfère aux grandes surfaces. L’occasion pour lui de se rapprocher de la terre, mais aussi d’entretenir le contact avec des artisans passionnés. « Les petits producteurs sont à la base de tout. Ils nous nourrissent et nous offrent des produits de qualité. C’est non seulement respectable, mais c’est surtout une chance pour nous ». Une proximité qui est pour le jeune homme le corollaire d’une alimentation de qualité : « Pour moi, le bio, c’est plus qu’un label. Au-delà du produit, je vais être attentif à privilégier l’alimentation locale et de saison. Ca forme un tout. Je ne vais par exemple pas acheter un avocat du Brésil, ça n’a aucun sens ».

RETOUR AUX SOURCES

Manger de saison, cuisiner plutôt que d’acheter des produits transformés, s’intéresser à l’origine de ce que l’on mange… pour Benjamin, le bio, « c’est prendre le temps de faire les choses et de s’y intéresser, de faire les courses, d’aller vers des petites structures ». Des petits gestes qui peuvent aussi rapporter gros, non pas tant que le bio soit moins cher, mais parce qu’une alimentation raisonnée et l’adoption d’un mode de vie en adéquation amènent à se recentrer sur l’essentiel, ce qui compte vraiment.

 

« En termes de coût à l’achat, je n’ai jamais vraiment fait la comparaison avec les supermarchés, mais je sais que je ne dépense pas plus d’argent en achetant bio. Ça s’explique surtout parce que dans les magasins bio, on est moins tenté d’acheter des produits transformés. On achète plus intelligemment et on prépare soi-même. Cuisiner des gaufres, par exemple, ça ne coûte rien. C’est pareil pour la poudre à lessiver. Économiquement, c’est bien plus avantageux de la faire que de l’acheter ».

 

Un lâcher-prise qui nécessite toutefois une certaine organisation et une bonne connaissance des producteurs de la région, raisons pour lesquelles l’intéressé avoue ne pas toujours pouvoir s’y plier, surtout depuis son déménagement. « Après Bruxelles, j’ai habité 10 ans à Namur et je viens de déménager à  Ohey. J’ai donc dû changer mes habitudes. Faute de temps et de repères, j’ai acheté un peu moins bio dernièrement, mais je suis en train de me refaire de bons réflexes ». Heureusement pour Benjamin, ce ne sont pas les bonnes adresses qui manquent, à la ville comme à la campagne. « Les magasins comme Paysans Artisans à Namur proposent de plus en plus de choses et notamment bon nombre de produits bio de saison et de qualité. Quand je vois ce qu’ils proposent, je me dis que les supermarchés ont intérêt à faire gaffe ».