Découvrez l'histoire deGeorges

  • 73 ans
  • Retraité
  • Jambes
Vivre et laisser vivre

Retraité originaire du Namurois, Georges cultive avec son épouse, Évelyne, aux pieds de l’abbaye de Floreffe « Les Jardins d’Hamptia », un jardin pédagogique qui lui permet de s’adonner à sa passion, . Ils y suivent une technique et une philosophie de la terre inspirées par le respect de la nature.

Passionnés de jardinage et grands amateurs des valeurs de l’agriculture biologique, Georges et Évelyne ont décidé de consacrer leurs vieux jours au travail de le la terre en se lançant le pari de transformer une ancienne pâture à Floreffe pour y implanter un jardin pédagogique baptisé « Les Jardins d’Hamptia » où ils cultivent légumes et autres végétaux dans le respect dusol et de son habitat naturel. Une manière pour cet ancien directeur des services informatiques et de cartographie de la Ville de Namur de produire ce qu’il consomme, du moins en partie, tout en donnant du sens à sa retraite.

MICROCOSMOS

Derrière la méthode Georges, on retrouve une démarche holistique du travail de la terre qui préconise, plutôt que d’épuiser le substrat et de le nourrir artificiellement à l’aide d’intrants chimiques, d’en respecter la substance, c’est-à-dire entretenir les organismes qui s’y développent naturellement. « Un bon sol, c’est énormément de vie. Une petite poignée de terre peut à elle seule contenir plus de sept milliards de bactéries, de levures et d’organismes, tous indispensables à la culture des plantes, sans même parler de la faune qui s’y trouve, comme les lombrics ou les acariens ».

Il se réfère à un écosystème d’une grande diversité, qui consomme, produit et recycle en cycle fermé, et où le sol n’est jamais retourné 

 

« « L’agriculture biologique permet d’obtenir de très bons rendements et offre des perspectives d’avenir pour nourrir le monde, là où l’agriculture chimique appauvrit considérablement les sols. On le voit notamment en France, où on observe une prédésertification des sols ».

 

DE LA FOURCHE À LA FOURCHETTE

Une approche où l’on cultive sans rien ajouter et sans rien jeter, qui résonne comme une philosophie de vie, comme un mode de vie. Être « … en osmose avec la nature, c’est considérer le sol comme un habitat, et le respecter, depuis le producteur jusqu’au consommateur. C’est aussi un gage de qualité de vie, puisque l’on s’assure non seulement l’accès à des produits qui n’ont gustativement pas d’équivalent, mais qui sont aussi excellents pour la santé, parce que riches en vitamines et en oligoéléments ».

Dans sa routine quotidienne, le septuagénaire n’hésite d’ailleurs pas à parler d’alicaments, contraction d’aliments et de médicaments. Et ce dernier de se refuser à toute comparaison avec ce que l’on peut retrouver dans la grande distribution. « Ce n’est tout simplement pas comparable. Dans l’agro-industrie, […] les aliments sont grossis artificiellement. Une pomme cultivée dans de mauvaises conditions sera tout simplement pauvre en vitamines, sans compter qu’elle sera traitée, et qu’il vaut alors mieux la peler ».

RÉENCHANTER LE MONDE

Une consommation réfléchie à laquelle Georges n’hésite pas ajouter la satisfaction de consommer ses propres produits : « C’est la cerise sur le gâteau ». Et pour ce qu’il n’est pas à même de se procurer par ses propres moyens, il privilégie les produits issus de l’agriculture biologique et les circuits courts, au plus proche des producteurs. Une manière de se faire plaisir et de faire plaisir qui n’exclut pas quelques extras, comme le chocolat, qu’il s’autorise avec parcimonie.

 

« Acheter local, c’est entretenir une relation de confiance. C’est la concrétisation d’un lien profond qui doit exister entre le consommateur et le producteur ».

 

Un art de vivre qui implique de s’organiser et consommer selon le rythme des saisons et auquel se plient volontiers Georges et Évelyne, qui profitent des beaux jours pour constituer des réserves grâce à la congélation, le séchage, les conserves ou la lactofermentation. Et pour le reste, ils se rendent volontiers à la ferme et dans des magasins bio « Produire, consommer, recycler, ça fait réfléchir sur pas mal de choses… ». Comme de se dire qu’il peut y avoir autant de beauté près de chez soi qu’à l’autre bout du monde. « La beauté est partout, il faut pouvoir s’émerveiller ».

La recette du bonheur serait-elle, comme le disait Voltaire, de cultiver son jardin ?
Pour Georges, assurément. Et si vous aussi vous souhaitez vous initier aux joies du jardinage, Les Jardins d’Hamptia organisent leurs prochaines portes ouvertes ce 1er juillet.