Le bio, c'est quoi ?

Une biodiversité préservée, le respect du bien-être animal, évidemment l’absence de produits chimiques de synthèse et d’OGM ; et enfin, une garantie de l’origine et de la qualité des produits.

 

La reglementation

L'agriculture biologique, un mode de production encadré par un cahier des charges européen

L’agriculture biologique est un mode de production qui repose sur un ensemble de pratiques agronomiques et de conduites d’élevage respectueuses de l’environnement. Elle privilégie les équilibres écologiques, l’autonomie alimentaire, la rotation des cultures, les méthodes de défense naturelles et le recyclage des matières organiques.

Ce mode de production s’inscrit dans un cadre réglementaire européen strict depuis 1991 qui est tenu à jour régulièrement. Ce règlement couvre toutes les étapes de la fabrication du produit, de la production à la ferme jusqu’à la vente en passant par la transformation, la distribution et l’importation. Ce sont des règles strictes et très précises imposées en matière de bien-être animal, de pratiques culturales de transformation des produits, d’étiquetage…

Une nouvelle réglementation européenne relative à l’agriculture biologique est entrée en application au 1er janvier 2022 (RUE 2018/848). 

A noter que le règlement européen bio couvre uniquement les produits agricoles et alimentaires (Les  produits cosmétiques & les produits d’entretien font actuellement l'objet de cahiers des charges associés à des marques privées).

En pratique, ça me garantit quoi le bio ?

Pour les produits issus de l'élevage (lait, oeufs, viande)

  • les animaux sont en extérieur dès que les conditions météorologiques le permettent pour leur bien-être;
  • des animaux nourris avec une alimentation, elle-même issue de l’agriculture bio, et d’origine locale (60% de l’alimentation doit provenir de l’exploitation ou à défaut de la région) ;
  • l’éleveur a choisi une race adaptée à son environnement ;
  • la préservation de la biodiversité est importante ;

  • le bien-être animal est respecté ;
  • exempt d’OGM ou produits dérivés ;
  • l’utilisation d’antibiotiques est limitée et réglementée (traitements curatifs) ;
  • la production animale en lien avec le sol : Le fumier et le compost issus des élevages, servent d’engrais naturels pour les productions végétales et retournent au sol pour maintenir sa qualité ;
  • des prairies certifiées bio (exempt d'engrais chimiques et de produits chimiques de synthèse).
  •  …

POUR LES ALIMENTS ISSUS DES PRODUCTIONS VÉGÉTALES (CÉRÉALES, POMMES DE TERRE, FRUITS, LÉGUMES…)

  • le producteur choisit des variétés adaptées à son environnement et à sa production ;
  • les rotations y sont longues (5 à 7 ans) (pour diminuer la pression parasitaire) ;
  • les sols sont entretenus pour développer la vie de la pédofaune ;
  • les sols sont fertilisés par engrais naturels venant de l’élevage pour maintenir leur qualité;
  • en équilibre avec son environnement pour attirer des insectes alliés ;

  • les produits chimiques de synthèse (produits phyto et d’engrais chimique) sont proscrits ;
  • les OGMs ou produits dérivés sont interdits ;
  • la préservation de la biodiversité est importante ;

POUR LES PRODUITS TRANSFORMÉS (FROMAGES, BIÈRES, PAINS, VINS, CHARCUTERIES, CHOCOLAT …)

  • le transformateur emploie des ingrédients issus de l’agriculture biologique (min. 95%) pour constituer son produit fini. 5% de non bio peut être toléré pour les ingrédients non certifiables, ou non disponibles en bio.
  • Il veille à la mise en place de procédures limitant les contaminations au sein de sa chaine de production  (séparation spatiale et/ou temporelle) ;
  • les recours à des OGM ou leurs dérivés sont interdits ;
  • les rayonnements ionisants sont interdits ; 
  • l’emploi d’additifs est restreint à une liste positive 

POUR La restauration

En Wallonie et dans la Région de Bruxelles-Capitale, les opérateurs faisant de la restauration collective (restaurants, cantines, hôpitaux…) doivent respecter les règles énoncées dans des arrêtés ministériels régionaux pris en application de la réglementation bio européenne. Quatre niveaux sont possibles en restauration en fonction de l’intégration du bio dans la carte à savoir : 

  • par ingrédient : Les ingrédients sélectionnés sont bio obligatoires pour tous les plats, indépendamment de la saison
  • par pourcentage d’achat : Le restaurateur communique sur un pourcentage d’ingrédients bio (les produits changent mais le montant d’achat reste fixe)
  • par plat/préparation : Un plat désigné et indiqué comme bio contient uniquement des produits bio
  • pour l’intégralité du menu : tout ce qui est vendu doit être bio

POUR LES POINTS DE VENTE BIO

L’activité de commerce de détail de produits biologiques est également légiférée : 

  • le détaillant ne commercialisant que des produits «pré-emballés» bénéficient d’un contrôle gratuit effectué par l’autorité (le SPW), de même que le détaillant commercialisant des produits «en vrac» pour un montant d’achats inférieur à 5.000 EUR par an.  
  • le détaillants commercialisant des produits pré-emballés et du vrac, doit alors d’être certifié auprès d’un des 3 organismes de contrôle officiels (payant).

A noter que des produits non bio peuvent également être présents dans le magasin/épicerie bio. Ces produits doivent être clairement identifiés pour ne pas tromper le consommateur.

Identification visuelle

Le label européen

Depuis 2010, le label européen est obligatoirement présent sur tous les produits bio alimentaires européens préemballés. Ainsi, à Rome, à Paris, à Londres ou encore à Bruxelles, un seul visuel commun à toute l’Europe permet au consommateur de reconnaître aisément les produits bio, tout en lui garantissant que les denrées sont produites dans le respect de la réglementation européenne.
Concrètement, le label garantit : 

  • un produit issu de l’agriculture biologique
  • des opérateurs certifiés bio & contrôlés
  • un minimum de 95% d’ingrédients bio pour un produit transformé 

Sur les étiquettes des produits alimentaires, des renseignements complémentaires sont présents :

  1. Logo bio européen obligatoire sur les produits alimentaires préemballés
  2. Identification du pays certificateur
  3. Code de l'organisme certificateur
  4. Origine de la matière agricole obligatoire : par la mention « Agriculture UE », « Agriculture non-UE » ou encore « Agriculture UE/ non-UE »

LES AUTRES LABELS, QUE SIGNIFIENT-ILS ALORS ?

À côté du label européen obligatoire, le consommateur peut aussi retrouver sur le produit d’autres labels privés ou publics variables selon les pays.
Certains pays ont gardé leur label basé sur la réglementation européenne car le consommateur les reconnait. Ces labels n’apportent rien de plus. C’est le cas de : 

AB (France)

www.agencebio.org

Eko (Pays-bas)

www.skal.nl

Bio nach (Allemagne)

www.oekolandbau.de/bio-siegel

Des labels privés ont également vus le jour comme : 

Biogarantie© (Belgique)

Le label Biogarantie se base sur la règlementation bio européenne et s’engage à respecter d’autres exigences telles que la charte de durabilité écologique, économique et sociale. Une version aux couleurs de la Belgique intégre un critère de localité pour les denrées produites et transformées en Belgique (intégrant une majorité d’ingrédients belges).

Plus d'infos sur www.biogarantie.be/

Demeter (portée internationale)

Le label Demeter est utilisé pour les produits issus de la bio-dynamie (mode de production biologique caractérisé par une approche holistique comme par exemple la prise en compte des cycles de la lune lors des cultures, …)

Plus d'infos sur www.demeter.fr/

Et les chartes d'engagement :

En Belgique, la charte d’engagement de Nature & Progrès implique notamment le respect de certains aspects sociaux (la dimension familiale de l’exploitation, la rémunération correcte dans un circuit court,…). La charte d’engagement ne possède pas de caractères contraignants, et n’est pas à confondre avec un cahier des charges.

LA GRANDE DISTRIBUTION DÉVELOPPE SES PROPRES MARQUES BIO

Les acteurs de la grande distribution développent leur propre gamme de produits bio avec une « marque » propre. Exemples : Biotime chez Colruyt, Bio chez Delhaize... Ces « marques » bio sont des outils marketing. Toutefois, elles doivent proposer des produits bio certifiés (et donc contrôlés) selon les règles européennes.