Bio, Parlons-en...

#  Frédéric, 42 ans  : "Le bio venu d'ailleurs n'est pas bio"

Notre réponse :

Nous comprenons cette affirmation. Une carotte bio qui vient d'ailleurs a une empreinte carbone non négligeable. Mais rappelons tout de même, que le bio est un mode de production (qui définit comment la denrée alimentaire est produite). La réglementation européenne offre ainsi aux consommateurs un cadre de confiance concernant la production via notamment un label (L'Eurofeuille) obligatoirement présent sur tous les produits pré-emballées bio. La réglementation bio est la même au sein de l'Union Européenne.

Gardons en tête :

  • Bio ne veut pas dire local*
  • Local* ne veut pas dire bio

Cependant, ces deux termes ne sont pas opposables, bien au contraire. Et l'exemple de la carotte est parlant, pour limiter l'empreinte carbone de notre alimentation, et conjuguer les bienfaits du bio, et ses garanties, tout en protégeant notre environnement, optez pour des aliments bio produits de proximité. En Wallonie, nous avons 2014 producteurs bio dont des producteurs de carottes 😉 Évidemment, la Wallonie ne produit pas tout (bananes, café, chocolat, agrumes, dattes, olives...)

*Notons que le terme "local" n'est pas défini et donc la définition est propre à chacun (provenant de son village/ville, sa région, son pays, dans un rayon de 30 km...)

Et pour les produits alimentaires bio non-EU ?

Et bien, pour pourvoir apposer l'Eurofeuille sur leur emballage, ils doivent suivre le même cahier des charges ou prouver que le cahier des charges suivi est équivalent à celui européen. Les organismes de contrôles y veillent.

# Daniel, 67 ans : "Le vrai bio, c'est celui de mon jardin"

Notre réponse :

Produire soi-même ses légumes est très valorisant pour ceux et celles qui peuvent le faire (avoir un jardin n'est pas donné à tout le monde, ni le temps, ni l'énergie pour le faire).

Cependant, les termes "du jardin" et "100% naturel" ne signifient rien légalement. Seule l’appellation bio est protégée, et signifie que le produit alimentaire respecte la réglementation européenne (RUE 2018/848). Seuls les opérateurs sous contrôle bio auprès d'un organisme de contrôle peuvent utiliser cette appellation dans leur communication.

Rappelons également, que le bio ne concerne pas que les fruits et les légumes. La Wallonie est d'abord une terre d'élevage (Bovins ovins, porcs, caprins, volailles, ...) et offre de nombreux produits bio.

# Caroline, 45 ans : "Le bio ne peut pas nourrir le monde"

Notre réponse :

Une affirmation qui revient souvent dans la discours "contre" le bio. Ou si nous reformulons : la production bio peut-elle nourrir le monde ?

Gardons en tête qu'à l'heure actuelle : 

  • l'agriculture "conventionnelle" dépends beaucoup de la pétrochimie (gasoil, engrais chimiques...) alors que le pétrole est une ressource non renouvelable;
  • le gaspillage alimentaire y est très important (1/3 des aliments gaspillés à l'échelle mondiale)
  • de nombreuses zones ne sont pas cultivées car non intéressantes pour le conventionnel;
  • une partie des terres sont cultivées pour des agro-carburants et de l'agro-énergie
  • de nombreuses personnes meurent déjà de faim actuellement (répartition inégale des ressources)
  • au niveau mondial : 70% des terres cultivables permettent de nourrir les animaux d'élevage
  • les surfaces agricoles diminuent (urbanisation et reforestation)

La production biologique est un mode de production :

  • se développe dans les zones moins propices au conventionnel
  • avec un lien au sol fort : les cultures hors sols sont interdites (hormis pour les plantes aromatiques), et où on fertilisent les champs avec des engrais organiques (effluents d'élevage)
  • qui privilégie des races et espèces rustiques
  • avec des rendements moindres, mais aboutit à une meilleure qualité de terres

Le système alimentaire actuel ne pourra pas perturber dans  le temps, et il est nécessaire de le revoir dans la globalité mais le bio a la capacité de nourrir les populations.

# Claire, 33 ans : "Il y a bio et bio"

Notre réponse :

Cette question est particulière car elle n'énonce pas clairement ce qui est comparé. Ici, le sous-entendu est qu'il y aurait  d'un coté un bio industriel, un bio de grandes surfaces , et de l'autre un bio des petits producteurs, un bio du circuit court.

Chacun a son avis la dessus mettant les valeurs qu'il souhaite

Retenons qu'une seule chose : Il n'y a qu'un seul bio, celui qui correspond à la réglementation européenne (RUE 2018/848). Ce bio est un mode de production qui suit une réglementation stricte avec un cahier des charges et des contrôles.

Attention tout de même à l'image négative qui est parfois dénoncé par le consommateur en GMS autour du bio :

  • Les fruits et légumes sont bien souvent sur-emballés (pour éviter que des légumes non bio se retrouvent avec des produits bio) (exemple le concombre)
  • De nombreux produits bio proviennent de l'étranger
  • Des produits bio disponibles toute l'année (malgré des produits de saison)

Rappelons, que des producteurs bio wallons fournissent aussi des GMS et des grossistes (Veuillez donc bio regarder l'origine des produits bio quand vous achetez en magasins)

# Christian, 52 ans "Et les pluies aussi sont bio ?"

Notre réponse :

La question peut faire sourire, et pourtant elle revient souvent.

L'agriculture biologique est un mode de production (avec un cahier des charges strict basée sur la réglementation européenne relative à la production biologique). Dans ce règlement figurent de nombreuses éléments qui cadrent la production. L'eau plus globalement n'ayant pas une origine agricole n'est pas certifiable.

La pluie qui tombe du ciel sur les cultures, les prairies est bien sur naturelle et entre dans le cycle de l'eau.

Ce que la personne dans cette question demande ne concerne évidemment pas l'eau, mais le risque de pollutions des eaux pluviales, ce qui n'a rien à voir avec la réglementation bio.

De manière générale, rappelons qu'en matière alimentaire, le bio, sauf précisions présentes dans sa réglementation, suit de base la réglementation transversale en matière alimentaire (métaux lourds, PFAS,...), et est du ressort de l'AFSCA ( Plus d'infos).

 

#Léopold, 19ans : "Et quand une parcelle est traitée près d'un champ bio, il y a un risque de contamination ? "

Notre réponse :

L'agriculture biologique est un mode de production qui proscrit l'usage de produits chimiques de synthèse sur les parcelles en bio.

En Wallonie, 12% de la surface agricole est sous contrôle bio, il donc très fréquemment qu'une parcelle bio  se trouve à proximité d'une parcelle conventionnelle, qui reçoit plus ou moins régulièrement des produits chimiques de synthèse.

Tout d'abord, il faut savoir que les produits chimiques de synthèse coutent très chers : l'agriculteur conventionnel n'a aucune envie que son produit se retrouve sur le champ voisin. Pour cela, il traitera son champs et suivra les bonnes pratiques d'application. Les pulvérisateurs passent depuis 1995 un contrôle technique (tous les 3 ans). Il va privilégier les moments où il n'y a pas de vent, et utiliser les buses "anti-dérives" pour limiter la prise au vent.

L'agriculteur bio peut lui aussi mettre en place des astuces :

  • Planter une haie pour délimiter son champ (qui agira comme une barrière)
  • Laisser une bande enherbée aux abords du champs qui agira comme une zone tampon

En cas de doute ou de suspicions d'une contamination, l'agriculteur bio, demandera à son organisme de contrôle d'effectuer une analyse pour vérifier. Il est toujours dans l’intérêt du producteur bio de prévenir le risque. Si une culture est contaminée accidentellement, elle sera très souvent découverte lors des contrôles inopinés (qui ont lieu à différentes étapes entre le champ et l'assiette)

Dans la pratique, les choses se passent relativement bien grâce au dialogue entre voisins et le respect mutuel.

 

Mireille, 35ans : "Les courgettes vendues en GMS rappelées par l'AFSCA en 2024, elles étaient bio"

Notre réponse :

Effectivement, les courgettes étaient bien bio. Ce qui n'est pas précisé est que les courgettes bio qui ont été rappelées par l'AFSCA présentaient des traces de résidus d'un pesticide interdit (l’heptachlore), depuis plus de 40 ans en Europe. Ce n’était en aucun cas une fraude de la part de l’agriculteur ou lié à une contamination d’un champ voisin. Ici, ce pesticide a une persistance longue (il s'agit d'un polluant organique persistant), et contamine pendant des années des sols. Connu du monde agronomique, il est très surveillé notamment pour les cucurbitacées, dès lors qu’il est détecté sur une denrée … celle-ci devient impropre à la consommation (que la culture soit en bio ou non). Cela démontre que les produits phytosanitaires de synthèse peuvent polluer les sols et les eaux sur de très longues périodes.

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